Portrait : Yohann, a.k.a. Dadynio
YOHANN JOAB, A.K.A. DADYNIO
Joyeux mélange explosif
BORDEAUX
J’ai rencontré Yohann Joab alias Dadynio devant le Miroir d’eau début octobre 2023 en fin de matinée totalement par hasard. Je sortais d’un rendez-vous, je rentrais chez moi. Il faisait très beau. Je ne sais pas pourquoi, j’ai tourné la tête vers la gauche, j’ai levé le nez et j’ai aperçu au loin une phrase inscrite en gros sur le haut d’un immeuble rive droite. Ça m’a intriguée. J’ai donc bifurqué sur les quais pour aller voir de plus près ce qui m’avait attiré. Au fur et à mesure que je me suis approchée du bord de la Garonne pour prendre en photo ce qui s’offrait devant moi, j’ai vu un homme, la petite trentaine, qui déposait des peintures king size très colorées sur une rambarde. Il faisait ça tranquillement, un sourire jusqu’aux oreilles. Il portait un blouson en cuir incroyable sur lequel j’ai tout de suite flashé.
Je me suis arrêtée et l’ai observé quelques minutes. J’ai remarqué que quelqu’un le filmait l’air de rien et que d’autres peintures étaient entreposées dans un vélo cargo à la couleur dingue. Il s’est ensuite approché de moi et je lui ai demandé si je pouvais prendre son blouson en photo. Il a tout de suite accepté et nous avons commencé à discuter. Le vidéaste dont je parlais plus haut est son ami d’enfance, Joël et tout naturellement, nous avons filmé et enregistré notre rencontre. Yohann m’a raconté qu’il était homme de ménage à la gare Saint-Jean depuis dix ans et qu’il s’était mis à peindre de manière addictive depuis le confinement. Sa production s’élève aujourd’hui à plus de trois cents tableaux.
Il est né à Villenave d’Ornon, d’un père antillais et d’une mère algérienne. Son bac en poche, il a tenté pendant deux ans de faire des études de comptabilité mais cela n’a pas fonctionné. Il a donc cherché du travail et a atterri parmi les rails et les couloirs d’un des lieux emblématiques de la ville. Son rêve est de faire de la peinture son métier et réfléchit à ce projet depuis plusieurs mois. Il fait des vidéos avec Joël et peaufine son concept pour se faire connaître : se promener dans Bordeaux avec ses tableaux et aller à la rencontre des gens pour voir si son art résonne en eux. Ce 10 octobre, le jour où nos deux univers se sont télescopés, était la première fois qu’il confrontait son travail aux yeux du public. Qui sait, c’est peut-être aussi le premier jour du reste de sa vie …d’Artiste ?
Le vélo atelier de Dadinyo
Portrait chinois
Quel enfant étais-tu?
J’étais casse-cou et créatif. J’étais un peu agité et rebelle aussi.
Quelle empreinte voudrais-tu laisser?
J’aimerais apporter de la joie, c’est pour ça que mes toiles sont très colorées.
D'où vient ton inspiration?
Je suis un grand fan des dessins animés donc toute la pop culture ainsi que la personnalité et l’excentricité de Salvator Dali.
Ce que les gens ne savent pas sur toi?
Je suis timide et réservé même si je parais extravagant.
Ta devise?
Tout ira bien.
Endroits que tu préfères à Bordeaux?
Le bar latino la Calle Ocho, les quais et le quartier Saint-Michel.
L'objet qui ne te quitte jamais?
Mon téléphone portable.
Si tu devais mourir demain, tu ferais quoi?
Je ferais une session de jeux vidéo toute la journée avec mon pote, Joël.
Tes passions?
Le sport, courir plus particulièrement et peindre, bien sûr !
Une musique que tu aimes bien?
En ce moment, j’écoute beaucoup Ninho.
Les projets dont tu es le plus fier aujourd'hui?
Montrer mes toiles dans la rue et tous les voyages que j’ai faits.
