Quel roman choisir cet été ?

Lumière sur un petit format tout en saveurs, gourmandise sans oublier de la profondeur : Une Soupe à la Grenade de Marsha Mehran.

A l’aube des départs en vacances, quel livre pourrait être votre meilleur allié détente à glisser dans votre valise entre votre maillot de bain, crème solaire ou chaussures de randonnée? Je ne sais pas vous mais moi, j’accorde un soin tout particulier à choisir les quelques pages qui m’accompagneront dans les divers sacs que je traîne pendant ces longues journées estivales hors-du-temps. Tout dépend de quelle humeur je suis, quelle faculté de concentration est possible, de mes envies, à quelles histoires j’ai envie de me frotter selon ma réalité du moment. Je prends donc le temps de flâner entre les rayons de ma librairie préférée et je laisse l’inspiration faire selon ce dont je me suis imprégnée les jours voire les semaines passés. Ces derniers temps, j’étais d’humeur « feel good book » bien que ce ne soit pas vraiment ce que j’affectionne d’habitude mais là, j’avais besoin de me laisser embarquer sans me prendre la tête.

J’avais déjà entendu pas mal parlé de « La Soupe à la Grenade », premier roman de Marsha Mehran sans me laisser convaincre de plonger dedans. Seulement, quand j’ai vu qu’il était sorti en format poche avec toujours cette même couverture très alléchante qui donne envie de voyager, j’ai sauté le pas, ai franchi le seuil du Babylon Café et je ne l’ai pas regretté. C’est quoi cet endroit qui sonne comme une belle mélodie orientale envoûtante ? C’est l’endroit qu’ont créée les trois jeunes sœurs Aminpour (Marjan, Bahar et Layla) quand elles ont atterri dans une bourgade côtière dénommée Ballinacroagh (à vos souhaits !) en Irlande après avoir fui L’Iran au moment de la Révolution à l’aube des années 80. C’est là qu’elles vont finir par embaumer le cœur des habitants par leur cuisine aux effluves sensuelles de cardamome, cannelle et eau de rose malgré les grandes réticences, bassesses, racisme et autres animosités des débuts. En toile de fond, petit à petit et sous forme de flashbacks, nous découvrons les raisons de leur fuite, la rudesse de l’exil et la cruauté de devoir tout recommencer de zéro autre part avec rien.

Les trois sœurs comme personnages principaux très attachants mais surtout, au centre, la nourriture qui peut être source de langage universelle, preuve d’amour et découvertes d’horizons lointains subtilement décrite par l’autrice.
A la fin de chaque chapitre, une recette typique qui semble tout à fait faisable et qui donne l’eau à la bouche et l’envie d’épicer sa vie au propre comme au figuré ! Bref, j’ai beaucoup aimé.

“Cuisiner, c’est une façon parfaite d’exprimer son amour (…). Quand vous préparez un plat, vous n’êtes pas en train de combler une faim physique, mais aussi un désir plus profond, le désir d’un foyer, d’un endroit sûr où l’on peut se reposer.”

“Je voulais surtout que les lecteurs puissent quasiment goûter ou humer l’une des contributions majeures de l’Iran au Monde : sa cuisine délicate et parfumée.”
Marsha Mehran.

Une soupe à la grenade, Marsha Mehran, Editions Picquier, 355 pages.

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